Le Syndrome d’Ondine et les apnées obstructives (RespiFIL)

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Le Syndrome d’Ondine et les apnées obstructives (RespiFIL)

Une étude de décembre 2021 conduite par Boris Matrot et ses collègues du laboratoire NeuroDiderot dirigé par Pierre Gressens à l’hôpital Robert-Debré (unité Inserm 1141 / Université Paris Cité), en collaboration avec l’équipe bordelaise de Muriel Thoby-Brisson et la société ATMOSR, s’est intéressée au Syndrome d’Ondine. Elle a prouvé, chez le modèle animal, qu’une mutation d’un gène spécifique était à l’origine d’apnées obstructives liées à des anomalies anatomiques et fonctionnelles des structures nerveuses contrôlant les voies aériennes. Ces résultats, publiés dans la revue American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, permettent de mieux comprendre les mécanismes génétiques à l’origine de cette pathologie.

 

Le syndrome d’Ondine ou syndrome d’hypoventilation centrale congénitale est une pathologie respiratoire rare qui impose une ventilation mécanique à vie. Les apnées centrales, au cours desquelles le cerveau n’envoie pas de signaux aux muscles respiratoires, sont l’une des caractéristiques de la maladie. Mais récemment les chercheurs de l’INCIA à Bordeaux et de NeuroDiderot à Paris dont Boris Matrot ont complété ce tableau avec une découverte. En effet, les malades sont également touchés par des apnées dites obstructives, qui se produisent lorsque les voies aériennes supérieures restent momentanément fermées notamment au niveau du pharynx.

© Inserm / U 1141 / NeuroDiderot

 

Pour montrer cela les chercheurs ont utilisé un modèle de souris présentant une mutation du gène PHOX2B à l’origine de la maladie chez l’humain. Dès la naissance les souriceaux étudiés ont rencontré des troubles respiratoires aux caractéristiques combinées d’apnées centrales et obstructives. Une observation corroborée par les analyses neuro-anatomiques : les souris mutantes présentaient une atrophie d’une structure nerveuse, le noyau hypoglosse qui commande l’ouverture des voies aériennes supérieures.

La présence d’apnées obstructives doit être prise en compte dans la recherche de médicaments, une information essentielle pour la bonne prise en charge des malades.

 

Référence :

Publication : Obstructive Apneas in a Mouse Model of Congenital Central Hypoventilation Syndrome

Auteurs : Amélia Madani1, Gabriel Pitollat2 , Eléonore Sizun1, Laura Cardoit2 , Maud Ringot1, Thomas Bourgeois1, Nelina Ramanantsoa1, Christophe Delclaux1,3, Stéphane Dauger1,4, Marie-Pia d’Ortho1,5, Muriel Thoby-Brisson2, Jorge Gallego1, Boris Matrot1

Affiliations

  1. NeuroDiderot, FHU I2-D2, Université Paris Cité, Inserm, Paris, France.
  2. Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine, UMR5287, Université de Bordeaux, CNRS, Bordeaux, France.
  3. Service d’Explorations Fonctionnelles Pédiatriques.
  4. Service de Médecine Intensive-Réanimation Pédiatriques, Hôpital Robert-Debré, AP-HP, Paris, France.
  5. Service de Physiologie-Explorations Fonctionnelles, Hôpital Bichat, AP-HP, Paris, France.